C'est par l'intermédiaire de Samuel,
réalisateur des vidéos/clips "del incicio de la escuela",
que j'obtiens en juillet 2019 depuis Lima, des nouvelles de
la petite école Claude Déjean de Ccarhua.
L'escuelita est tout là-haut, perchée "cerca los apus de
Apurimac" dans cette "pampa" au milieu du silence magique
des "montagnes qui parlent".
L'école de Ccarhua fonctionne toujours avec un effectif du
même ordre, une quinzaine d'élèves; les petits minois, quant
à eux, ont bien changé! Depuis huit années scolaires, c'est
"la profesora Pilar" qui y est affectée comme enseignante.
Au mois d'août 2019, sur l'impulsion donnée par une
association de solidarité sur le Web, j'ai un échange
téléphonique avec "la profesora Pilar" qui m'adresse
quelques jours plus tard un courrier, accompagné de quelques photos de son école.
C'est alors que je demande à l'association de
réaliser un site sur l'Internet et de programmer les images
et vidéos sur une chaîne YouTube, pour raviver la mémoire de
l'école Claude Déjean. Il s'agit ensuite de récompenser et
promouvoir les efforts et la ténacité de celles et ceux qui
ont bâti, soutenu, et rénovent maintenant cette école.
Peu après, je contacte Jhon, mon petit "ahijado" (protégé)
de Ollantaytambo, qui marcha si souvent dans mes pas pour
m'accompagner lors de la construction et dès le début du
fonctionnement de l'école de Ccarhua.
Jhon décide de se rendre sur place. Son voyage
aux allures de "peregrinación" - pèlerinage - va permettre
un regard sur la réalité de cette école aujourd'hui.
Le mercredi 18 septembre 2019, Jhon quitte aux aurores son
pueblo d'Ollantaytambo dans la vallée sacrée avec une âme de
reporter. Trois heures sont nécessaires pour rejoindre
Ollantaytambo du "Puente Cunyac", entre les attentes des
différents taxis et trajets. Et "en el Puente Cunyac", il
reste encore à emprunter la piste escarpée pour une heure
trente à deux heures de marche par une forte chaleur, avant
d'arriver à "la escuelita" : Ouf ! Sachant que le trajet
retour de notre éclaireur pour Ollantaytambo s'effectue le
soir même...!
"La profesora Pilar" et "los alumnos"
accueillent notre jeune reporter avec émotions et grande
gentillesse, des chansons, des poèmes, un bon repas.
En direct ce 18 septembre 2019, Jhon m'envoie par courriers
électroniques ses premières photos et vidéos, me donnant à
découvrir l'état et les besoins actuels de l'école.
Il n'y a aucun doute, l'école a bien conservé
son âme ! Les visages éclairés de joie des enfants, leurs
chants bien entonnés, la salle de classe bien organisée et
décorée, témoignent d'une belle dynamique. Le sérieux de
l'investissement du plus petit enfant au plus grand - sous
le tempo de la "profesora Pilar" - est manifeste.
L'édifice a naturellement souffert des avatars du temps. La
toiture endommagée cause des infiltrations ayant dégradé les
plafonds de la salle de classe et de l'appartement mitoyen.
"Los padres de alumnos" avaient d'ailleurs- les années
précédentes - rénové une partie du toit dont les tuiles
étaient cassées ou tombées.
Refaire la couverture de l'école devient donc une priorité.
Viennent s'ajouter à la rénovation du toit, les besoins
d'arranger les parties des plâtres du plafond de la salle de
classe qui avait été dégradé par les eaux de pluie, et de
refaire toutes les peintures intérieures -"aula" et
"departamento"-.
Le coin sanitaire nécessitait aussi une maintenance :
arranger l'évacuation du local de la douche, remplacer la
cuvette du local des WC et refaire les conduits des
évacuations des égouts du bloc sanitaire.
Les fresques extérieures dessinées en 2006 par des étudiants
des beaux-arts de Cusco, ont elles aussi été lessivées par
l'effet du temps. Elles pourraient attendre une prochaine
étape de "mantenimiento" ; l'urgence n'étant pas là.
Ah ! Il faut mentionner, que depuis 2007 "la comunidad"
avait été électrifiée ; ce dont bénéficie l'école. Outre
l'installation de la lumière, on aperçoit l'installation
d'un téléviseur ainsi que d'un poste de radio dans un coin
de la classe.
Je découvre également la construction d'un petit local à
usage de cantine effectuée près du bloc sanitaire. En effet,
une dame logeant avec "la profesora" dans son
"departamento", y est employée comme cantinière. J'apprends
qu'il s'agit d'une mesure gouvernementale péruvienne dotant
désormais toutes les écoles de produits alimentaires pour
élaborer les repas quotidiens des élèves. L'école s'est
alors dotée de cette nouvelle construction en "adobe" -
briques de terre sèche liées par des herbes sèches ou
paille-.
Avec mes remerciements à toutes
et tous,
Jean-Marc Déjean
12 novembre 2019
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